Rimouski, le 18 juin 2019 – Le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent (SPFBSL) et la Société d’exploitation des ressources de la Vallée, Coop de Solidarité, ont convié les médias à une visite-terrain dans la Vallée de la Matapédia, afin de constater et comprendre l’évolution de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) qui sévit et qui touche principalement l’est du Bas-Saint-Laurent.

Cinq ans ont passé depuis la dernière visite-terrain. C’était en septembre 2014. Elle se tenait dans la Vallée de la Matapédia et avait été planifiée dans le but d’alerter les autorités gouvernementales locales, provinciales et fédérales sur l’intensité de l’épidémie de tordeuse qui avait pris naissance depuis un an à l’époque dans la Vallée de la Matapédia et dans la Matanie.
Suite à cet événement, des comités régionaux ont été mis en place et par la suite est né un comité provincial conjoint de la Fédération des producteurs forestiers avec le RESAM. Ces actions auront permis de créer une cellule d’urgence. « Ensemble, nous avons pu faire pression sur les autorités gouvernementales, également auprès de la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) pour qu’un programme d’arrosage puisse être mis en place afin d’enrayer cette épidémie dans les plus brefs délais et éviter que les forêts soient trop sévèrement attaquées grâce aux pulvérisations aériennes au BT», a expliqué M. Charles Edmond Landry, directeur général, SPFBSL.
Deux ans après ces premières démarches, le ministre des Forêts de l’époque débarquait à Kamouraska pour annoncer la mise en place d’un programme, le 3 avril 2017, et s’en suivaient les premières pulvérisations à l’été 2018.

« L’expérimentation a été concluante et a donné de bons résultats. La première vague de pulvérisation aura permis de ralentir la propagation », confirme M. Maurice Veilleux, président du SPFBSL. « Nous trouvions important de revenir dans la Vallée, un grand foyer de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. C’est pourquoi nous vous avons convié ici à Sainte-Florence avec les spécialistes de la SER de la Vallée, Coop de Solidarité afin de vous démontrer les dommages que peut faire la TBE surtout lorsqu’elle n’est pas arrosée», ajoute M. Veilleux.
Invité à commenter et à présenter l’état de la situation, M. Denis Bernier, ingénieur forestier à la Société d’exploitation des ressources de la Vallée, explique. « Nous visitons le secteur de Sainte-Florence où l’épidémie est sévère depuis 2012. Ce secteur est particulièrement affecté et nécessite une intervention de la SOPFIM afin de protéger des investissements. Plusieurs plantations et peuplements naturels sont ciblés. Nous verrons quelques stades de défoliation qui nous permettront d’en établir la gravité de l’infestation dans ce secteur.»
Les impacts et les enjeux sont importants
Pour tenter de minimiser les dégâts causés par la TBE, le ministère a mis en place un plan d’intervention qui suggérait, malgré que les arrosages n’aient pas été faits à la période souhaitée. Il n’en demeure pas moins que des recommandations ont été suggérées aux propriétaires de boisés privés par exemple le ramassage des bois matures et de les diriger vers les usines de sciage les plus près. «Le fait que les programmes de pulvérisations aient été accordés sur le tard, il y a des producteurs qui n’ont pas pris de chance et plutôt que de tout perdre, ont décidé de couper et de récolter leurs boisés même s’ils n’étaient pas nécessairement matures», précise M. Landry.
Malgré tout cela il faut continuer à faire des représentations politiques. « Il est évident que les budgets d’aménagement sont insuffisants pour remettre en production les territoires qui ont été récoltés. On trouve ça malheureux parce que nous craignons une diminution sévère de la possibilité forestière régionale qui se situe à 1 945 000 m3s jusqu’en 2022 », ajoute M. Veilleux.
Le SPFBSL demande une révision des normes d’arrosage
Par ailleurs, le SPFBSL travaille pour faire abaisser le nombre minimal d’hectares pouvant être arrosé. «Nous trouvons anormal que pour être reconnu producteur forestier on soit possesseur de quatre hectares, mais que par compte on ne puisse pas arroser en bas de dix hectares», conclut M. Veilleux. Dans ces circonstances, le SPFBSL a fait pression auprès du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs avec l’aide du député de Bonaventure, M. Sylvain Roy. Ce dernier a obtenu un engagement de la part du ministre Dufour voulant que la question soit mise à l’étude pour que des superficies moindres que 10 hectares puissent être pulvérisées.

Selon M. Bernier, le programme de pulvérisation contre la TBE est un outil afin d’aider des peuplements non matures à croître vers la maturité. Ce dernier fait remarquer toutefois que beaucoup de peuplements où les arbres arrivent au stade commercial risquent de mourir. Des critères d’admissibilité plus souples au programme d’arrosage pourraient protéger plus de ces jeunes peuplements.
Le programme de pulvérisation des forêts privées en est à sa 2e année et sera reconduit en 2021.
Source: Chantale Arseneault SPFBSL 418 392-0386
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