Les craintes de l’industrie du bois semblent être devenues réalité, près de deux ans après l’entrée en vigueur du nouveau régime forestier mis en place par le gouvernement Marois en avril 2013.
Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) s’inquiète des fermetures d’usines de sciage et de pâtes et papiers qui découlent, selon lui, d’un manque d’approvisionnement en bois à prix concurrentiels au moment où la ressource est abondante et les écosystèmes forestiers en excellente santé. Le Conseil affirme d’autre part que le nouveau régime a fait augmenter le prix du bois.
Cette hausse de prix obligerait certaines usines qui ont du mal à s’approvisionner en bois à ralentir, voire à interrompre leurs activités.
Le président du Conseil, André Tremblay, souhaite que le gouvernement planifie mieux la récolte du bois afin de permettre aux entreprises de sciage et de transformation de rester concurrentielles.
Depuis la mise en place du nouveau régime forestier, le 1er avril 2013, la réglementation ne garantit plus aux industriels la totalité de leurs besoins en approvisionnement, ce qui se faisait auparavant sous forme de contrats d’approvisionnement et d’aménagement forestier, les CAAF, en échange de redevances. Désormais, le gouvernement garantit seulement 75 % de l’approvisionnement auparavant alloué à une entreprise, et prévoit une mise aux enchères publiques des 25 % restants.
Le gouvernement Marois avait déclaré que le nouveau régime devait permettre une meilleure gestion de la forêt, qui met davantage l’accent sur les aires protégées et la protection des écosystèmes en diminuant entre autres de 10 % le total des coupes effectuées dans la forêt publique. Depuis l’implantation de la nouvelle réglementation, qui tient davantage compte des nouvelles préoccupations environnementales, sociales et économiques, Québec est responsable de la planification et de la gestion des forêts publiques, une fonction qui relevait auparavant de l’industrie.
Dès son implantation, cependant, les industriels avaient dit craindre que la mise aux enchères publiques fasse augmenter les prix, d’abord en raison de la concurrence pour acquérir la ressource, et ensuite parce que le prix aux enchères serait utilisé par le gouvernement pour fixer la valeur des approvisionnements garantis.
Répondant au cri d’alarme du Conseil de l’industrie forestière, le ministre des Forêts, Laurent Lessard, dit qu’il tente de trouver des solutions pour que les usines aient un meilleur accès à la ressource. De 2008 à 2012, le nombre d’usines de sciage est passé de 321 à 253 au Québec.
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