La parole à nos élu(e)s… M. Francis St-Pierre

spfbsl Non classé

Bien que ce soit avec son chapeau de Préfet de la MRC Rimouski-Neigette qu’il ait choisi de nous parler dans cet article, qu’il soit aussi maire de Saint-Anaclet-de-Lessard, il n’en demeure pas moins que M. Francis St-Pierre est d’abord et avant tout, un agriculteur et un forestier.

Pendant que la reprise économique prend son air d’aller tant bien que mal, avec comme épée de Damoclès au-dessus de la tête un éventuel reconfinement, que le prix des matériaux a monté en flèche, qu’à l’opposé le Pribec n’a jamais été si élevé depuis 2 ans, M. St-Pierre avoue son inquiétude, mais demeure toutefois positif.

« Je sais, le stress des entrepreneurs devait être au maximum, il y a aussi le sort des travailleurs forestiers qui me préoccupe. On a vécu la situation au jour le jour. Maintenant, nous voyons le bois sortir, il doit certainement y avoir une augmentation des volumes. La COVID-19 a amplifié la problématique, mais là on est face à quelque chose dont on ignore les impacts. »

Même si globalement, le rôle de la MRC est de travailler à travers des programmes gouvernementaux, M. St-Pierre indique que ce ne sera pas suffisant. « Les MRC administrent des programmes. Ça donne de l’oxygène, mais ça reste que ce sont des emprunts. »

Que pensez-vous de la demande des propriétaires forestiers, de diminuer leurs taxes municipales ou du moins de les répartir équitablement ?

« Que le gouvernement veule aider, je suis d’accord à 100 %, mais qu’il l’impose aux municipalités, non…on a déjà une tendance avec le crédit de taxes aux agriculteurs. Ce que l’agriculteur ne paie pas, le gouvernement le paie et ça devrait être la même chose pour les producteurs forestiers. Sinon c’est impossible! On se retrouve dans une situation où l’on transfert le problème à quelqu’un d’autre. En ce sens, nous ne pouvons pas appuyer le Projet de loi 48. La seule façon de supporter les producteurs forestiers, c’est de donner le même programme que celui offert aux agriculteurs.»

Que dites-vous aux producteurs qui estiment que la rentabilité de leur boisé est de moins en moins possible et qui retire de moins en moins d’argent de la vente de leur produit ? « L’argent est juste mal réparti entre les intervenants. Plusieurs facteurs créent cette situation, exemple nous sommes face à de moins en moins d’acheteurs dans la région. »

Et que pensez-vous du fait que la forêt privée ait enfin pu bénéficier d’arrosages pour combattre la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE)? « La TBE ne fait pas de différence entre la forêt privée et publique. Il faut qu’il y ait des avantages à vivre en collectivité et de supporter la facture globalement.»

À l’aube de sa 10e année à la préfecture, aux commandes d’un territoire à 80 % sous couvert forestier, M. St-Pierre espère que la prochaine génération de producteurs forestiers de boisés privés soit conscientisée quant à l’avenir de l’aménagement forestier. « Le gouvernement a investi beaucoup.  Le portrait du producteur forestier a changé. Ceux qui ont des boisés aujourd’hui profitent des efforts faits auparavant alors il faut qu’à leur tour, ils s’occupent de leur boisé et l’aménagent pour ne pas perdre le fruit de tout ce travail. L’exploitation est importante! »

St-Pierre songe à offrir son expertise dans l’avenir. « Le rôle du mentor est de développer le réflexe d’aller chercher des ressources, de l’aide. Et c’est un traitement à vie quand tu développes le réflexe, tu restes à ce stade-là. »

Chantale Arseneault, coordonnatrice à l’information du SPFBSL

Partager cet article