À QUAND LE DÉCOLLAGE DU PRIX DU BOIS D’OEUVRE ?

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Le recul sur le marché du bois d’oeuvre survenu entre février et mai 2015 a de quoi laisser perplexe puisque les prix ont chuté de 27 %. Cette tendance à la baisse perdurera-t-elle ou assisterons-nous à un redressement des prix cette année? La Fédération des producteurs forestiers du Québec publie à ce sujet une étude cette semaine, dont nous vous présentons les grandes lignes. 

En Amérique du Nord, le marché du bois, stimulé par une augmentation des mises en chantier aux États-Unis et de nouveaux débouchés en Chine connaissait une effervescence depuis 2012. Bénéficiant d’une hausse généralisée des prix, les producteurs de bois d’oeuvre ont investi pour accroître la production par l’ajout de quarts de travail, la modernisation d’équipements et la signature de contrats d’approvisionnement et de travail. Il y a donc pour les producteurs de bois d’oeuvre un intérêt à fonctionner à plein régime pour justifier ces investissements. La production canado-américaine de bois d’oeuvre a ainsi crû de 15 % de 2011 à 2014 et le Québec n’a pas fait exception avec une croissance estimée à 24 %.

Le marché demeure positif

En bref, cinq éléments conjoncturels expliquent la baisse du prix du bois d’oeuvre sur le marché, soit une augmentation soutenue de la production des scieries, une augmentation des livraisons de bois d’oeuvre canadien sur le marché américain, des mises en chantier sous les attentes, l’affaiblissement de la demande chinoise et finalement une chute printanière du prix du bois d’oeuvre liée à la gestion des inventaires. Il n’en demeure pas moisn que structurellement parlant, le marché du bois d’oeuvre demeure en terrain positif. Le rythme des mises en chantier aux États-Unis reprendra son ascension au cours des prochains trimestres, la demande chinoise ne s’éclipsera pas du jour au lendemain et l’amélioration du marché immobilier stimulera les projets de rénovation. Une incertitude ralentit toutefois la reprise du secteur résidentiel. En effet, la catégorie des premiers acheteurs de maison, composée de jeunes adultes n’ayant pu accéder à la propriété depuis la crise financière, tarde à éclore ralentissant dès lors la progression des mises en chantiers. Par contre, ce retard devra tôt ou tard être rattrapé et, à ce moment, la demande pour les produits en bois atteindra son apogée.

Les prévisions des analystes

Les scieries devraient éventuellement peiner à répondre à cette augmentation de la demande, car les approvisionnements en bois ronds canadiens diminuent et l’on recense présentement peu d’usines en construction. La chute du bois d’oeuvre ce printemps amputera quelque peu la valeur moyenne de ce produit en 2015, mais nous devrions assister à une remontée graduelle des prix au cours des prochains mois.

La reprise des mises en chantiers aux États-Unis servira sans doute de déclencheur alors que les grossistes et détaillants désireront regarnir leurs inventaires de bois d’oeuvre à faible coût afin de se prémunir contre une rupture de stock potentielle. La majorité des analystes ont diminué leurs perspectives de prix cette année et ont de fait accru leurs prévisions pour l’année 2016 (+11 %).

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